Le concept de structure d’horizon: un nouvel espace théorique pour penser la poésie
A l’hypothèse formaliste et structuraliste d’une «clôture de texte», s’opposent la pratique et la réflexion des poètes, qui n’ont cessé de lier leur écriture à un horizon. Sensible à la haute fréquence de la mention de l’horizon dans la création poétique, Michel Collot s’est lancé dans la tentative de définir une nouvelle approche de la poésie moderne en restituant l’œuvre dans son horizon. Un horizon qui organise la perception, qui renvoie non seulement à l’espace du dehors, mais aussi à l’espace intérieur de la conscience poétique, et à l’espace du texte lui-même. De par cette aptitude à réunir les trois dimensions de l’expérience poétique, l’horizon apparaît comme une véritable structure, régissant à la fois le rapport au monde, la constitution du sujet, et le fonctionnement du langage. La notion de structure d’horizon, empruntée à la phénoménologie, permet de mieux comprendre lasolidarité qui unit, en poésie, le sujet et l’objet, le visible et l’invisible, l’imaginaire et le réel, l’élaboration d’une structure déterminée et l’ouverture d’une marge inépuisable d’indétermination.